Un deuxième Oscar pour Alexandre Desplat, roi des musiques hollywoodiennes

Dès lors, les projets d’envergure s’enchaînent, avec les plus grands cinéastes, Fincher, Polanski, Frears, Besson, de multiples collaborations avec Wes Anderson ou George Clooney, avec lequel il a travaillé à trois reprises pour “Les marches du pouvoir” (2011), “Monuments men” (2014) et “Bienvenue à Suburbicon” (2017).

Il est l’auteur de plus d’une centaine de bandes originales dont le dernier opus de la saga des Harry Potter. “Etre devant cent musiciens au pupitre tous les jours, debout pendant 9 heures, avec le staff de la Warner et des producteurs en cabine qui attendent que vous les surpreniez, c’est beaucoup de pression”, se souvient-il.

Le cinéma d’auteur toutefois, “m’a construit”, et avec lui ou à Hollywood “la relation avec les metteurs en scène est la même, c’est très intime, dans un studio, la question c’est la justesse par rapport au scénario, à l’image”.

Pour “La forme de l’eau”, il a écarté “toute notion de danger, de science fiction, d’étrange” pour se concentrer sur la romance: “la douleur dans la poitrine quand l’amour est impossible, quand on n’arrive pas à approcher l’être aimé”.

“Après, c’est l’orchestration, l’instrumentation un peu singulière (…) un univers sonore que l’on crée, (…) une musique qui fait des vagues, des arpèges…”, a-t-il élaboré.

‘Fonction et fiction’

Né en 1961 d’un père français fan de la chanteuse égyptienne Oum Kalsoum et d’une mère grecque qui fêtait ses 90 ans dimanche, Alexandre Desplat a baigné dès l’enfance “dans un tourbillon musical”, du jazz à la bossa nova en passant par les musiques grecque et arabe.

Il raconte aussi sa passion pour le cinéma, “presque aussi forte que pour la musique”. C’est à ce titre qu’il fut membre du jury du festival de Cannes en 2010 et président de celui de la Mostra de Venise l’an passé, une première pour un musicien.

Interrogé par l’AFP à cette occasion, il expliquait la place qu’occupe à ses yeux la musique à l’écran.

“Elle a deux rôles primordiaux: la fonction et la fiction. La fonction, c’est la vitesse, le rythme; la fiction, c’est ce qui crée un univers qui n’est pas dans le film mais autour du film. C’est cet équilibre qui m’intéresse”.

05/03/2018 09:21:56 –          Hollywood (Etats-Unis) (AFP) –          © 2018 AFP