Syrie : nouvelles frappes aériennes contre la Ghouta orientale


Les bombardements sur la Ghouta orientale continuaient, dimanche 25 février, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a voté, samedi, une trêve de trente jours en Syrie, « pour une pause humanitaire durable ». Dimanche, le pape François a demandé un arrêt immédiat de la violence et une voie d’accès pour l’acheminement de l’aide humanitaire.

Le fief rebelle, situé à l’est de Damas, subit une intense campagne aérienne de la part du régime ces derniers jours. « Les raids ont repris dimanche matin, avec deux frappes contre le secteur de Chifouniya, à la périphérie de Douma », la grande ville de la Ghouta orientale, a précisé l’OSDH. Si les bombardements ont baissé en intensité, de violents combats opposaient toujours dans la journée les forces du régime syrien à des groupes rebelles dans le sud de la Ghouta orientale. Treize combattants prorégime et six combattants du groupe rebelle Jaich Al-Islam seraient morts dans les affrontements, selon l’OSDH.

Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont prôné la « poursuite des efforts communs » pour la mise en place de la trêve en Syrie et se sont mis d’accord pour « renforcer l’échange d’informations » sur la situation dans le pays, lors d’une conversation téléphonique dimanche, a annoncé le Kremlin. Le président russe, son homologue français et la chancelière allemande ont « souligné la poursuite des efforts communs dans l’intérêt de mettre en place pleinement et le plus vite possible » la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’Iran continuera les opérations

L’Iran, soutien du régime de Bachar Al-Assad, a affirmé, pour sa part, que les opérations contre les « terroristes » – c’est ainsi que Damas appelle les rebelles soutenus par les Occidentaux – allaient continuer en dépit du cessez-le-feu voté à l’ONU.

« Comme l’indique [la résolution], des zones de la périphérie de Damas qui sont aux mains de [groupes] terroristes ne sont pas concernées par le cessez-le-feu et les offensives et le nettoyage de l’armée syrienne va se poursuivre », a déclaré le chef d’Etat-major de l’armée, le général Mohammad Bagheri, cité par l’agence officielle Irna.

Car la résolution votée samedi comprend des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre les organisations Etat islamique (EI), Al-Qaida et le Front Al-Nosra sont prévues, mais pas seulement. A la demande de Moscou, elles intègrent aussi « d’autres individus, groupes, entités, associés avec Al-Qaida et l’EI, ainsi que d’autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité ». Un langage « déjà agréé » par le Conseil, selon un diplomate, mais dont l’ambiguïté laisse libre cours à l’interprétation.

Cette région est visée depuis une semaine par des bombardements du régime qui ont tué plus de 500 civils depuis le 18 février. La campagne de bombardements du régime sur la Ghouta orientale, d’une rare intensité même pour un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340 000 morts, a été lancée en prélude à une offensive terrestre pour reprendre cette région qui a échappé à son contrôle peu après le début du conflit.

Les groupes rebelles s’engagent à respecter la trêve

Dimanche, les deux principaux groupes rebelles contrôlant la Ghouta orientale, Jaich Al-Islam, et Faylaq Al-Rahmane, se sont engagés à respecter le cessez-le-feu humanitaire réclamé par la résolution du Conseil de sécurité.

Dans un communiqué, le groupe rebelle islamiste Jaich Al-Islam s’est engagé « à protéger les convois humanitaires qui vont entrer dans la Ghouta » orientale, en « se réservant un droit de réponse immédiate à toute violation commise » par les forces du régime.

Dans un communiqué séparé, un autre groupe rebelle islamiste, Faylaq Al-Rahmane, s’est également engagé à « respecter le cessez-le-feu » et à « faciliter l’entrée de toutes les aides de l’ONU dans la Ghouta orientale », en soulignant son « droit de légitime défense et de réponse à toute agression ».

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