A défaut de voir un film de Nollywood séduire un public mondial, le film « Black Panther » semble parti pour battre des records. Avez-vous ressenti ce sentiment de « fierté africaine » en le voyant ?
Je suis noir chaque jour et je n’ai pas besoin de Hollywood pour être fier de mon africanité. Cet engouement m’amuse et m’exaspère. C’est comme Halloween, avec des riches Africains qui vont se déguiser en costumes traditionnels pour aller voir ce blockbuster. Le temps d’un film, ils se sentent soudainement fiers d’êtres noirs et idéalisent ce paradis africain 2.0 pour oublier la réalité. Je trouve ça un peu ridicule.
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En dehors du Nigeria, vous êtes finalement plus connu en Occident qu’en Afrique, où votre dernière tournée remonte à 2009. N’est-ce pas paradoxal ?
C’est vrai que je fais plus de concerts en Europe qu’en Afrique, où il est parfois difficile de trouver des partenaires. Mais mon succès en Occident, je l’utilise d’abord pour ma communauté, ce qui est le plus important pour moi, et pour diffuser mon message, qui ne change pas en fonction de l’audience. Je crois dans le pouvoir de l’art qui n’a pas de frontières.