Laurent Wauquiez, le président des Républicains, a dénoncé samedi la diffusion de ses propos tenus jeudi devant 35 étudiants de l’EM Lyon. «Les propos qui ont été diffusés par l’émission Quotidien ont été enregistrés de façon illégale, avec des méthodes peu déontologiques qui ouvrent la voie à des suites judiciaires», dit le patron de la droite française. Au cours de cette intervention, il s’en est pris à Emmanuel Macron, Gérald Darmanin ou Nicolas Sarkozy.
Ce samedi, Laurent Wauquiez «s’est excusé» auprès de Nicolas Sarkozy, qui «en a pris note», selon l’entourage de l’ancien chef de l’État, qui dément» par ailleurs «formellement cette grotesque histoire d’écoutes».
Après la diffusion de cet extrait, les politiques n’ont pas tardé à réagir. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé sur Twitter «une conception particulière de l’enseignement» tandis que le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a affirmé que cet enregistrement révélait «la vraie nature» de Laurent Wauquiez. Invitée samedi sur France Info, Aurore Bergé, député LREM des Yvelines a déclaré: «ça met à jour qui est Laurent Wauquiez dans la brutalité qui est la sienne et dans la manipulation de l’opinion». Gérald Darmanin s’est dit surpris par ces propos.
«Nous avons fait campagne et les Français ont jugé»
Jeudi, lors de cette intervention devant les étudiants de l’Ecole de Management de Lyon (EM), Laurent Wauquiez avait commencé par menacer les étudiants si ses propos sortaient. «Si j’ai la moindre interface qui sort par le moindre élève, là pour le coup ça se passera très mal (…) il faut que tout ce que je dise reste entre nous», a-t-il dit. Puis, selon l’enregistrement diffusé sur TMC, il a visé Emmanuel Macron qui aurait copié son style et se mettrait en «bras de chemise» comme lui, «pour faire cool». Le président des Républicains s’en prend ensuite à Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics: «Le type sait très bien ce qu’il a fait, il sait très bien ce qui va arriver. Vous penserez à moi dans les semaines qui viennent. Mais lui, je ne lui promets pas un grand destin (…) Et il y a une deuxième affaire qui vient de sortir. Dans laquelle, à nouveau, il a usé de faiblesse. Et ça n’est que le début. Et donc il va tomber!»
Le président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes donne ensuite son avis sur la défaite de François Fillon à la présidentielle. «Que Fillon gagne la primaire et que derrière Macron le démolisse, ça, je suis sûr et certain qu’il l’a organisé. Je pense qu’ils ont largement contribué à mettre en place la cellule de démolition. Je n’ai aucun doute que le machin a été totalement téléguidé», affirme-t-il. Il suggère qu’Emmanuel Macron «a objectivement, eu un alignement de planètes assez inespéré». «Nous n’avons pas cherché à démolir François Fillon. Nous avons fait campagne et les Français ont jugé» a tenu à préciser samedi Aurore Bergé.
En savoir plus sur :
- Laurent Wauquiez menace de «suites judiciaires» après avoir été enregistré à son insu
- Laurent Wauquiez enregistré à son insu : dérapage contrôlé ou sortie de route ?
- Propos contre Darmanin et Sarkozy : Wauquiez dénonce un enregistrement «illégal»
- Wauquiez malmené après ses propos sans filtre tenus devant des étudiants
- Le Point
- Paris Match
- Boursorama
- Sud Ouest